29/03/2024
Parole de Vie de: JanvierJanvierFévrierMarsAvrilMaiJuinJuilletAoutSeptembreOctobreNovembreDécembre 20041998199920002001200220032004200520062007200820092010201120122013201420152016201720182019202020212022202320242025
Quelques textes pour approfondir la parole de vie
Le commentaire :
En ce moment, une trentaine de conflits déchirent le monde. Certains connus, d’autres ignorés, mais toujours aussi cruels. Les pays réputés vivre « en paix » n’en connaissent pas moins les conflits, les violences et la haine. Et cependant, les peuples aussi bien que les individus ont profondément soif de paix, de concorde et d’unité. Mais malgré nos efforts et notre bonne volonté, après des millénaires d’histoire, nous sommes toujours incapables d’établir une paix solide et durable. Jésus est venu nous apporter la paix, une paix - dit-il - qui n’est pas comme celle que « donne le monde » ; car elle ne se réduit pas seulement à l’absence de conflits et de guerres. Bien sûr, « sa » paix signifie aussi cela, mais encore bien davantage. Elle est plénitude de vie et de joie, elle apporte le salut intégral de la personne, elle est liberté, elle est fraternité dans l’amour entre tous les peuples. C’est lui-même qui est notre paix1, aussi peut-il nous dire : « Je vous donne ma paix » Et qu’a donc fait Jésus pour nous donner « sa » paix ? Il a payé de sa personne. Au moment où il nous promettait la paix, il était trahi par un de ses amis, livré à ses ennemis, condamné à une mort atroce et ignominieuse. Il s’est placé au milieu de ses adversaires, il s’est chargé des haines et des divisions, il a abattu les murs qui séparaient les peuples2. En mourant sur la croix, après avoir expérimenté par amour pour nous l’abandon du Père, il a réuni les hommes à Dieu et entre eux, en apportant sur la terre la fraternité universelle. Pour construire la paix, que nous est-il demandé ? Un amour fort, capable d’aimer lorsqu’on n’est pas payé de retour, capable de pardonner, de dépasser la notion d’ennemi, d’aimer le pays de l’autre comme le sien. Au lieu de nous montrer timorés et concentrés sur nos intérêts, cela nous conduit à vivre sans peur notre quotidien, en servant nos frères et nos sœurs, prêts à donner notre vie pour eux. Cela exige, de nous un cœur et des yeux neufs pour aimer en voyant dans chacun un candidat à la fraternité universelle. Jusqu’où cela doit-il aller ? Même dans des conflits avec les voisins ? Même vis-à-vis des collègues de travail qui font obstacle à ma carrière ? Même face à celui qui milite dans un autre parti ou appartient à l’équipe adverse ? Même pour les personnes d’autres religions ou d’autres nationalités ? Oui, chacun d’eux est mon frère ou ma sœur. La paix commence justement là, dans le rapport que je sais instaurer avec ceux qui me sont proches. « Le mal naît du cœur de l’homme » écrivait Igino Giordani et « pour écarter le péril de la guerre il faut évacuer l’esprit d’agression, d’exploitation et d’égoïsme qui engendre la guerre : il faut se reconstruire une conscience »3. « Je vous donne ma paix » Comment Jésus peut-il, aujourd’hui, nous donner sa paix ? Par sa présence au milieu de nous grâce à notre amour réciproque et à notre unité4. Nous pourrons ainsi expérimenter sa lumière, sa force, son Esprit lui-même, dont les fruits sont : l’amour, la joie, la paix5. La paix et l’unité vont de pair. En ce mois, où nous prions particulièrement pour une communion pleine et visible entre les Eglises, nous ressentons encore plus fortement le lien entre l’unité et la paix. Ces dernières années, nous avons vu combien les Eglises et les chrétiens ont travaillé ensemble pour la paix. Comment en effet être témoins de cette paix profonde apportée par Jésus si l’amour ne règne pas entre nous, chrétiens, si nous ne sommes pas un seul cœur et une seule âme comme dans la première communauté de Jérusalem ? La condition pour changer le monde ? Nous changer nous-mêmes. Bien sûr, nous devons travailler, selon nos possibilités, à la solution des conflits, à des lois améliorant les relations entre personnes et entre peuples. Mais surtout, si nous mettons en relief ce qui nous unit, nous pourrons contribuer à la création d’une mentalité de paix et travailler ensemble pour le bien de l’humanité. Si notre vie témoigne et répand des valeurs authentiques comme la tolérance, le respect, la patience, le pardon, la compréhension, les autres attitudes qui font obstacle à la paix s’éloigneront d’elles-mêmes. Telle fut notre expérience durant la seconde guerre mondiale. Nous n’étions que quelques jeunes filles ayant décidé de vivre uniquement pour aimer. Nous étions jeunes et peu sûres de nous, mais dès que nous avons essayé de vivre l’une pour l’autre, d’aider les autres en commençant par ceux qui en avaient le plus besoin, de les servir même au prix de notre vie, que tout a changé. Une force nouvelle est née en nos cœurs et nous avons vu la société se mettre à changer de visage : une petite communauté chrétienne a commencé à se renouveler, semence d’une « civilisation de l’amour ». À la fin, c’est l’amour qui gagne car il est plus fort que tout. Essayons de vivre de cette manière ce mois-ci pour être le levain d’une nouvelle culture de paix et de justice. Nous verrons renaître en nous et autour de nous une nouvelle humanité.
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